Retour aux articles

Escapade : Grand large

FacebookLinkedin
Escapade : Grand large
BARNES MAGAZINE : Grand large 01

©Olivier Blaud

Sur notre planète existent des terres encore vierges, où nul Homme n’a encore été.

Des contrées où la nature dicte ses règles, où la faune, la flore et les saisons s’orchestrent naturellement. Mais l’Homme, par nature, est curieux. Mû par cette volonté de savoir, il explore. Et lorsque ce sentiment de découverte se concrétise, alors la magie opère. Départ pour des croisières-expéditions d’exception, entre durabilité, technologie et raffinement.

Les compagnies à proposer de tels voyages se comptent sur les doigts d’une main. Deux en particulier se détachent – Silversea et Ponant –, « leaders des croisières de luxe » proposant des destinations exclusives, dont certaines encore jamais explorées par l’Homme. Cette année, MSC se lance également sur ce marché de niche en pleine expansion avec sa marque Explora Journeys, suivant le même leitmotiv : proposer une expérience hors du commun à des voyageurs exigeants, soucieux du moindre détail à bord et désireux d’aller dans des endroits jusque-là difficiles d’accès… voire inaccessibles.

BARNES MAGAZINE : Grand large 02

©Romain Farge

À la découverte du monde

Parcourir la terre, par la mer. Le procédé est connu, et l’évocation d’un certain Christophe Colomb ne paraît plus si anachronique. Qui n’a pas déjà rêvé d’être parmi les premiers à fouler le sol de terres encore vierges de toute présence humaine ? Chez Ponant, compagnie française fondée en 1988 et véritable spécialiste des pôles avec près de vingt années d’expérience en zones extrêmes, c’est au cœur de ces espaces enchanteurs que les passagers sont emmenés : « Le Commandant Charcot – un navire conçu pour mener de hautes expéditions polaires et qui n’est pas un navire qu’on retrouvera dans des destinations tropicales, comme cela peut être le cas pour d’autres navires de la compagnie – permet d’atteindre des sites quasi inexplorés jusqu’à présent, tels que le pôle Nord géographique et le nord-est du Groenland en Arctique ou la mer de Weddell en Antarctique. Il peut aussi accéder à des sites au printemps, plus tôt que les autres navires, et ainsi donner à voir ces lieux dans un décor de glace rarement contemplé en cette période. Et cet hiver nous avons encore ajouté deux nouveaux itinéraires totalement inédits en Arctique : une navigation sur le fleuve Saint-Laurent englacé, à la découverte d’un Québec immaculé et des communautés innue et micmac », détaille Olivier Narcy, directeur commercial EMEA et Relations clients chez Ponant.

Pour vivre pleinement l’expérience, ces paquebots de luxe proposent également de relier mer et terre dans le cadre de croisières-expéditions donnant une autre dimension au voyage. Comme l’atteste la croisière inédite sur le fleuve Saint-Laurent évoquée par Olivier Narcy. Une croisière de treize jours conçue pour « prendre le temps de vivre ces grands espaces où les eaux se figent en glace, où les forêts se parent d’un manteau blanc immaculé, où les aurores boréales animent le ciel », nous informe la compagnie. Avec des sorties et débarquements dirigés par une équipe de guides-naturalistes, pour des « randonnées à pied ou en raquettes, du kayak, des balades en chien de traîneau ou encore de la pêche blanche. Avec peut-être la chance d’observer les emblématiques caribous, élans et ours noirs dans leur habitat naturel. Sans oublier l’accueil chaleureux et la découverte des coutumes ancestrales des peuples innu à Sept-Îles et micmac à Sydney. » Magique.

Un format qui attire toujours plus de publics, notamment – comme l’explique Olivier Narcy – « des passionnés de l’exploration polaire, n’ayant parfois jamais fait de croisières auparavant, mais aussi des passagers qui souhaitent aller plus loin dans la découverte des zones polaires qu’ils ont déjà approchées. Sans oublier des scientifiques et leurs projets qui rejoignent le navire à chaque départ dans le cadre de Ponant Science. » Durée de ces croisières « en moyenne entre 10 et 15 nuits, mais nous proposons également des expéditions de
24 ou 28 nuits ».

BARNES MAGAZINE : Grand large 03

©Olivier Blaud

Quand luxe à l'état pur et luxe à l'état brut s'orchestrent parfaitement

Si le terme de croisière-expédition peut évoquer chez certains des conditions de voyage sommaires, il n’en est rien ici. À la beauté brute des paysages répond celle du raffinement à bord. Le luxe à l’état brut et celui à l’état pur se complètent ainsi parfaitement, donnant ce sentiment presque irréel d’évoluer dans une bulle féerique. L’idée ? « Assurer les meilleures conditions de confort au quotidien dans les endroits les plus reculés de la planète. »

Chez Ponant, c’est le luxe à la française qui se déploie sur tous les navires de la flotte, Commandant Charcot compris, avec une piscine intérieure, un jardin d’hiver, plusieurs restaurants, avec une attention encore plus poussée à la lumière filtrant depuis les immenses vitres et permettant d’observer les paysages à loisir. Chez MSC, le premier navire à destination des particuliers de la compagnie se compose de 461 suites, penthouses et résidences côté mer, de piscines, de spas, de restaurants, etc., pour « se sentir chez soi en mer, ou le Home at Sea ». Chez Silversea, toutes les suites disposent d’une vue sur la mer, dont certaines sont pourvues de vérandas en teck donnant encore plus l’impression aux passagers de ne faire qu’un avec la nature environnante.

À bord, la gastronomie, mais aussi le bien-être sont mis à l’honneur, avec un service personnalisé et individualisé qui apporte ce sentiment indescriptible de s’octroyer, enfin, le luxe de vivre le moment présent.

BARNES MAGAZINE : Grand large 04

La recherche et la durabilité, maillons indispensables de ces croisières d’exception

Six années de travail auront été nécessaires pour que le Commandant Charcot, navire d’un genre unique, voit le jour. Un travail de recherche et développement impliquant différents acteurs, comme Aker Arctic, le spécialiste mondial des technologies de navigation dans les glaces, qui a permis à la compagnie de développer une double coque innovante qui permet notamment d’éviter toute pollution, et qui offre des performances uniques et une sécurité maximale pour opérer sous les conditions de navigation les plus difficiles. Grâce à cela, le Commandant Charcot se positionne aujourd’hui comme le premier navire de classe polaire PC2, capable de briser la glace jusqu’à 2,5 mètres de profondeur. Une technologie de pointe, qui a notamment permis à la compagnie française d’organiser le premier exercice de sauvetage au monde en zone polaire éloignée, à l’échelle internationale. « Le matériel du camp de survie que nous avons entièrement conçu et développé excède les critères actuels de l’industrie touristique ou de l’armée », complète Olivier Narcy.

Hautement technologique, mais également durable. Loin des effets d’annonce, cet enjeu environnemental s’inscrit de plus en plus dans l’ADN de ces croisières destinées à voguer proche de terres (encore) préservées. Les navires construits par MSC pour sa branche Explora Journey dédiée aux croisières de luxe utilisent ainsi « les toutes dernières technologies durables, tout en étant prêts à s’adapter aux solutions énergétiques alternatives dès qu’elles seront disponibles ». Concrètement, les navires de la compagnie « prévoient le stockage de batteries permettant une future production d’énergie hybride, ainsi que la toute dernière technologie de réduction catalytique sélective (SCR), qui permet de réduire les émissions d’oxyde d’azote (NOx) de 90 % ». Une nouvelle génération de moteurs au gaz naturel liquéfié (GNL) est en recherche, qui permettra aux navires de fonctionner à l’hydrogène liquide, un carburant prometteur à faible teneur en carbone. En outre, l’électricité sans émissions devrait à l’avenir assurer le bon fonctionnement des services hôteliers, avec des navires capables de rester à quai sans produire aucune émission, et moteurs éteints. Enfin, les plastiques à usage unique sont bannis à bord du navire comme lors des expériences à terre.

Même philosophie du côté de Ponant, où la démarche durable s’applique à l’ensemble de la compagnie, avec tous les navires à taille humaine labellisés Clean Ship par Bureau Veritas. Comme l’explique Olivier Narcy : « Depuis trente-cinq ans, Ponant emmène ses passagers dans les endroits les plus secrets de la planète, où la nature règne en majesté. Ce choix induit des responsabilités vis-à-vis des écosystèmes qui les composent et des communautés qui y vivent. Afin de rester aux avant-postes de l’innovation, la compagnie œuvre au quotidien avec le programme Ponant Blue Horizon, en faveur d’un tourisme plus responsable et plus durable, et a pris des engagements ambitieux compatibles avec les objectifs de développement durable des Nations Unies. » Le Commandant Charcot, étant donné sa fonction de navire de haute expédition polaire, va encore plus loin. Navire hybride électrique, il est propulsé au GNL et équipé de batteries d’une capacité inégalée pour stocker de l’énergie et minimiser sa consommation. Et la compagnie ne souhaite pas s’arrêter là. Elle a annoncé cette année être en train de concrétiser un projet sans précédent de navire transocéanique qui vise la neutralité carbone en opération, ouvrant ainsi la route vers la navigation décarbonée. Une route que d’autres suivront, mus par ce même impératif de durabilité.

BARNES Magazine #17