Les tendances du marché immobilier en Suisse en 2016
Depuis toujours, la Suisse est connue comme un pays de locataires étant donné que les propriétaires sont peu nombreux (37,5%) en terre helvète.
Toutefois, le marché immobilier suisse est en constante évolution et les choses changent sous l’influence d’un grand nombre de facteurs économiques, démographiques ou encore sociaux.
Dans cet article, nous allons nous intéresser aux grandes tendances 2016 en ce qui concerne les logements en propriété et l’investissement locatif.
Un ralentissement contrôlé de l’acquisition des logements en propriété
Alors qu’au cours des 15 dernières années, le nombre de propriétaires a augmenté de 300 000 sur le sol suisse, 2016 va s’inscrire dans la continuité de 2014 et de 2015 et les acquisitions de logements en propriété devraient ralentir.
Pourtant, bien des facteurs censés favoriser les achats de biens immobiliers sont au rendez-vous : taux d’intérêt bas, croissance modérée des revenus ou encore immigration importante.
Mais ces derniers sont compensés par des mesures de régulation mais surtout par les exigences financières des banques qui dissuadent de nombreux ménages désireux de devenir propriétaires.
Par conséquent, l’étude du Crédit Suisse baptisée « Marché immobilier 2016. Structures et perspectives » table sur un ralentissement contrôlé des acquisitions de logements en propriété mais aussi sur une hausse du prix des biens de l’ordre de 1%.
Toutefois, les variations de prix des logements sont bien différentes selon les zones géographiques. En effet, si les régions à prix modérés voient les prix des terrains, maisons et appartements légèrement augmenter, les régions à prix élevés comme les communes proches du Lac Léman voient ces mêmes prix connaître un très léger recul en raison d’une demande moindre.
L’activité de construction de biens neufs se déplace elle aussi vers les régions à prix modérés ce qui signifie qu’en Suisse Romande, l’offre et la demande de logements en propriété devraient être relativement proches permettant au marché immobilier d’être en équilibre plutôt stable.
Reste que le vieillissement de la population suisse laisse craindre un « effet pilule » qui pourrait faire plonger le nombre d’acquisitions de logements en propriété et ce dès 2018.
Une surabondance de l’offre de logements locatifs
Depuis le début de l’année 2016, la Suisse a accueilli un grand nombre de migrants économiques et de réfugiés politiques ce qui a eu pour effet d’accentuer la demande de logements locatifs. Celle-ci est également dopée par les ménages qui ne disposent pas des garanties financières suffisantes pour obtenir le soutien d’une banque pour devenir propriétaire.
Pour autant, si de nombreux particuliers cherchent à louer appartement ou maison, ces derniers sont globalement de moins en moins regardants sur l’emplacement et la « qualité » du bien recherché. Autrement dit, ce sont principalement des logements bon marché qui voient leur demande augmenter.
Côté offre, les projets de construction semultiplient dans de nombreuses régions suisses, les investisseurs étant de plus en plus nombreux à miser sur l’immobilier étant donné que les taux d’intérêt sont bas et que les autres produits de placement ne rapportent plus. En Suisse Romande, cette tendance ne se vérifie toutefois pas, les terrains à bâtir se faisant plus rares et les lois régissant la construction s’avérant très contraignantes.
Seulement voilà, l’offre finalement liée à la stratégie des investisseurs est totalement déconnectée des attentes des potentiels locataires si bien que de nombreux logements restent vacants dans les zones rurales ou dans les périphéries des grandes villes.
Inversement, dans les grands centres, l’offre peine toujours à absorber la demande ce qui conduit à une pénurie de logements. Toutefois, si cette tendance devrait perdurer, la hausse des loyers semble enfin se tasser ce qui constitue une bonne nouvelle pour les locataires.
Le marché immobilier suisse connaît un léger ralentissement en cette année 2016. D’une part, la hausse du nombre d’acquisitions de logements en propriété fléchit par rapport aux dernières années.
D’autre part, le juste équilibre entre l’offre et la demande de logements locatifs semble difficile à trouver puisqu’investisseurs et promoteurs n’ont pas pris soin de prendre en compte l’évolution des attentes des futurs locataires.
Source : credit-suisse.com